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Lundi 7 juin
Pour notre première nuit en Turquie, nous la passons chez l’habitant (voir fin Syrie).
Soirée très agréable dans un restaurant les pieds dans l’eau à manger du délicieux poisson grillé et à boire des grandes rasades de Raki. Le Raki est une boisson alcoolisée issue probablement du croisement entre le Pastis et l’Ouzo grec, bref il faut boire pour être un homme en Turquie. Et chaque fois que vous prenez votre verre en main, il faut « re-trinquer avec tout le monde. Quand vous reposer votre verre sur la table, on vous le rempli…
Donc, pas trop de problème pour m’endormir au retour dans l’appartement de Phylis.
Au petit matin, vers les 7h00, tout le monde dort et nous sommes prêts, dans la chambre comme deux blaireaux… Tant pis, nous descendons nos bagages et chargeons la moto. Sur le coup, toute la petite famille s’est levée pour nous dire au revoir… A la prochaine, les amis, à jamais probablement, mais c’était très sympa quand même…
Les copains motards de la veille m’avaient donné un itinéraire soit disant sympa pour rejoindre Erdemeli… Soit j’ai loupé la route, mais plus près de l’eau ce n’était pas possible, ou alors « dans » l’eau !
Donc, étape pas terrible sur une route constellée de feux rouges dont la synchronisation était pure utopie.
Mais le fait du jour est que j’ai pris ma première « prune »…
Sur un grand bout droit sans personne, je laisse aller la KTM gentiment et puis au loin, j’aperçois le comité d’accueil qui me fait signe…
Je comprends de suite, mais je fais « l’oreille de veau » et laisse le policier essayer de se faire comprendre jusqu’au mot : « radar ». Là, bon gré, mal gré, je le suis jusqu’à son véhicule.
Il m’écrit sur un papier que la vitesse est limitée sur ce tronçon à 70 km/h et que je suis passé devant le radar à 107 km/h…
Je me dis « 37 km/h de plus, chez nous c’est le permis qui s’envole et les euros aussi ». Discussions, palabres pour finalement me demander 130 dollars. Je trouve ça très cher pour ici, mais au vu des mines qui s’assombrissent, je paye et m’en vais vite fait !
Arrivé à Icel, je stoppe pour une pause-déjeuner sur le petit port. Repas sur un bateau restaurant amarré. Poissons grillé et calamars pour 8 euros. Allez, la journée n’est pas si noire… Je refais les pleins et vite, trouver un hôtel pour me poser un peu. La chaleur, une assez mauvaise nuit et sûrement un peu trop de Raki ne me donnent qu’une envie : faire une sieste…
Au sujet de l’essence, c’est ici, à mon avis, que je la paierai le plus cher. A 3,65 TL, soit environ 1,82 euros, record battu !
Mardi 8 juin
Depuis le départ, je cours un peu après ces rendez-vous incontournables d’Antalya. Celui du 12 juin où les sponsors principaux du raid nous rejoignent et du 14 juin, où Didier de Radiguez vient également pour y tourner une émission moteur consacrée au tour de méditerranée.
Nous avions « perdu » du temps au Maroc en attendant le bon bateau pour passer en Algérie, un peu également en Tunisie pour un soucis de carte de téléphone et du montage des pneus, et enfin dans notre détour par la Jordanie et la Syrie afin de contourner Israël suite aux évènements dans la bande de Gaza. Bref, au total, j’ai du, par moment, parcourir des étapes bien plus longues que prévu.
Finalement, ce matin j’étais à un vol d’oiseau d’Antalya et nous ne sommes que le 8 juin. Un petit coup d’œil sur la carte pour m’apercevoir que nous ne sommes pas très loin (environ 400km) de la région de Cappadoce. Cet endroit est caractérisé par son relief particulier et ses découpes rocheuses aux formes uniques. Donc séances photos et grand tourisme cet après-midi non sans s’être fait bien « rincé » par une zone orageuse en passant la chaîne montagneuse entre la mer et Urgüp, notre destination.
Si le temps le permet demain matin, nous irons faire un survol en montgolfière de cette région afin de vous ramener des images vues du ciel… C’est la météo qui décidera !
Les mauvaises langues pourront dire qu’enfin nous prenons un peu de hauteur… :-)
Mercredi 9 juin
Que la Turquie est belle ! Après les paysages enchanteurs d’hier, ceux d’aujourd’hui m’ont également ravi. Cette Turquie rurale, fertile avec ses grandes plaines cultivées entourées de chaînes montagneuses, le tout sous un ciel tourmenté m’ont apaisé tout au long de la journée.
En ce début juin, les champs de blés sont déjà blonds et ils alternent avec ceux de coquelicots et de tournesols. Il faut se laisser gagner par les contrastes, par cette harmonie dégagée par la nature. Quel beau cadeau !
La journée a commencé en fanfare puisque en quittant Ürgüp, je remarque deux motos garées dans une ruelle. Je m’approche, plaques françaises. Deux Honda Varadero 125cc. Je donne deux ou trois coups de gaz et les deux propriétaires émergent de leur chambre. Gaspard de Moustier et Guillaume de Dampierre, deux gaillards qui sont partis à l’Est depuis environ trois mois et qui roulent eux aussi pour une association : « L’Enfant à l’hôpital ». On a discuté une petite demi-heure et se promettant d’essayer de faire une étape ensemble puisque ils remontent eux aussi vers la Grèce. Echange de numéro de téléphone et de mail… On verra bien !
En tout cas, je suis heureux de rencontrer des jeunes qui en ont dans le « falzar », qui taillent la route et s’enrichissent de la magie du voyage. Bravo les gars vous avez 25 ans d’avance sur moi !
Comme je vous l’ai dit, un ciel tourmenté nous a accompagnés toute la journée. A environ 25 km de notre étape du jour, à savoir Beysehir, ce ciel a carrément viré au noir. On voyait arriver sur nous la pluie et tout à coup, un véritable mur d’eau était en face. Un coup d’œil à gauche, une station service et son préau. Sans couper le gaz j’arrive pile poil avant le déluge. De véritables trombes d’eau pendant près de deux heures. Heureusement, à côté un café où on a pu patienter en buvant du thé tout en écoutant Pink Floyd… Grand moment !
Mais, le temps passe, la soirée pointe son nez et il n’y a pas d’hôtel ici. Une accalmie, vite en route ! Mais à peine démarré, la pluie redouble si c’est encore possible. Tant pis, je trace !
Après 25 minutes, nous arrivons devant l’hôtel trempé jusqu’au slip… C’est ça aussi la moto. Ce n’est pas grave, demain il fera beau…
Jeudi 10 juin
Finalement il ne fait pas très beau ce matin et c’est même sous quelques gouttes de pluie que nous quittons Beysehir et son lac perdu dans la grisaille matinale… Dommage !
Néanmoins, la route qui nous ramène vers la côte me fait vite oublier la météo tant elle est magnifique. La montagne est belle, sauvage, la route est sinueuse à souhait et nous y sommes seuls. Je peux donc donner un peu de gaz et me faire plaisir après tant de lignes droites.
Après une bonne centaine de kilomètres de plénitude, j’arrive dans des travaux. On repeint les lignes blanches. Des cônes sont disposés au milieu de la route pour empêcher les véhicules de rouler dans la peinture fraîche. En fait, tout le monde s’en fout et double les quelques camions présents à ce moment là. Il n’y a pas de raison que je n’en fasse pas de même. Je dépasse donc deux voitures et un camion d’un coup, mais je touche, avec une valise latérale, un cône qui s’envole dans une des voitures derrière moi ! Plus de peur que de mal… Désolé m’sieur !
Depuis quelques temps, il y a sur le bord de la route de petites cuisines d’où émanent des fumées odorantes à chaque passage. J’en repère une, et je stoppe Bonnie (j’ai appelé la moto comme çà je ne sais pas pourquoi, mais ça lui va bien !).
« Bonjour, c’est quoi ? ». Bon me répond le gaillard, ici il y a du thé, là c’est des épis de maïs et là derrière, sous la tente il y a ma femme qui peut vous faire des crêpes fourrées au fromage ou aux pommes de terre et cuites sur la plaque très chaude. Bon, le petit déjeuner ayant été succinct, on se laisse faire pour les crêpes et le thé. Bon sang, quel délice, quelles saveurs, c’était délicieux ! Encore du thé s’il vous plait, merci ! Des turcs s’arrêtent et viennent eux aussi se délecter et discuter avec nous. « On vous dois combien ? » 7 LT me répond le marchand… 3,5 euros… La vie est belle, et le soleil est revenu !
Nous retrouvons la mer peu avant midi et ses routes côtières plus encombrées et moins drôles.
Antalya ! La Las Vegas turque, avec ses hôtels gigantesques qui ont 5 voire 6 étoiles. Avec des corps de garde pire qu’à l’OTAN de Bruxelles, qui regorgent de poudre aux yeux et qui sont remplis de « mimilles »… Bizarre et impossible à approcher si vous n’avez pas votre « voucher ». C’est complet monsieur ! Bigre, c’est la crise pourtant, non ?
Soit, après avoir un peu (beaucoup) cherché, nous avons trouvé un hôtel face à la mer qui reste tout à fait dans nos moyens et qui ravira (j’espère) ceux qui viennent nous retrouver d’ici quelques jours.
Nous en sommes à la moitié de ce voyage, de ces 22.000km. Tant de choses se sont déjà passées et vous êtes si nombreux à témoigner votre soutien, votre sympathie. Merci à vous tous, c’est aussi grâce à vous qu’on avance !
Je vais mettre ces quelques jours de pause à profit pour mettre un peu d’ordre dans les fichiers photos et vidéo, m’occuper de la moto et souffler un peu car il reste encore plus de 10.000km avant le terme de cette aventure et bien des choses doivent encore arriver !
Samedi 12 juin
Dans quelques minutes, nous allons accueillir nos principaux sponsors qui viennent prendre deux jours de repos en notre compagnie. Ils vont en un peu moins de six heures faire ce que nous avons mis six semaines à parcourir. Cela donne toute la mesure du chemin et de ces milliers de tours de roue.
Dans cette troupe, il y a une surprise, car je vais y retrouver mes amis Francis et Claire. Cette surprise, c’est Chris qui l’a préparée en cachette avec Claire depuis bientôt 15 jours…
Francis, au grand dam de Claire, me suit pratiquement de minutes en minutes avec la balise GPS Spot et m’envoie des sms d’encouragement régulièrement. Il est une sorte d’ange gardien là haut devant son PC. De plus il s’occupe un peu de la maison, pelouses…etc. Il était dans ceux qui sont venus jusque Marseille pour saluer le départ du « Tour de Méditerranée », et c’est toujours lui qui a remonté ma voiture jusque Liège. Bref, c’était un juste retour des choses que de les faire venir à ce rendez-vous de mi-parcours.
Les autres membres de la troupe sont Rober Walnier, Nicolas Lepot, Claude Peulen de la Lifé et leur épouses respectives. La Lifé, cette société coopérative de pharmaciens, est le sponsor financier principal de cette aventure. C’est grâce, entre autre, à leur générosité que nous avons pu remettre ce chèque de 25.000 euros au Télévie avant notre départ.
Notre départ, il y a six semaines disais-je, me semble bien loin. Les milliers d’images se bousculent un peu et en même temps sont à leur place. Est-ce un réflexe de photographe, mais je peux me rappeler de chaque photo prise, de son contexte et du moment de déclenchement. Ce n’est pas spécialement propre à ce voyage. Je peux pratiquement le faire avec des clichés vieux de plus de 20 ans !
Mais que de chemins parcourus, de demi-tours pour avoir emprunté la mauvaise direction, que de visages souriants m’indiquant la bonne route ou, me disant simplement bonjour.
Des centaines d’odeurs ont titillé mes narines. Des odeurs de cuisine, de routes mouillées, de bétail, de sable chaud et de poubelles aussi parfois…
Mais aussi que de réflexions intérieures. Les longs trajets en moto sont propices à cet exercice. Réflexions sur ce que j’ai vu, ce que je vais en faire, sur soi-même, sur les autres, un véritable deuxième voyage parallèle au premier.
Mais pour ce soir, place à la joie de revoir des visages familiers, connus et d’échanger nos émotions. Je suppose que nous allons être fusillés de questions. Nous y répondrons avec toute la chaleur possible devant une table en bord de mer et une bonne bouteille de vin.
Aujourd’hui, le tour de méditerranée est en vacances !
Mercredi 16 juin
Elle me manquait, je pensais à elle, il fallait que je la retrouve… La route, la route, la route !
Pendant 6 semaines je l’ai arpentée sans arrêt, il était temps que je la reprenne.
Bien sûr, ces quelques jours de break à Antalya ont été bénéfiques. D’abord, par le fait de revoir des visages connus, de passer un peu de temps avec eux. Nos amis de la Lifé, mais aussi Francis et Claire, Eric Houben et Didier de Radigues. Ensuite, cela a permis de recharger un peu les batteries avant la « remontée » vers l’Europe même si le tournage d’hier dans la fournaise turque a été un peu éprouvant, mais j’espère que nous aurons un très beau sujet bientôt dans l’émission « Moteur »…
Donc, ce matin, debout aux aurores pour saluer Didier, Eric et Tim sur le coup de 5h30 du matin. Ensuite chargement de la moto avec quelques modifications puisque plus de 10kg de bagages ont pris le chemin du retour. Même en ayant pris le minimum, on avait encore emporté de trop !
On salue Antalya pour emprunter la magnifique route côtière devant nous mener à Kas, la destination du jour.
J’avais envie de m’y arrêter car j’y suis venu à trois reprises déjà pour y plonger des ses eaux cristallines et y découvrir parmi les plus beaux « spots » de plongées en méditerranée.
Mais avant cela, la route, des virages et une première partie de trajet sur une très sinueuse quatre bandes. Et là, j’ai été victime, comme bien d’autre d’ailleurs, d’un véritable hold-up organisé. Vous avez déjà compris, un comité d’accueil avec barrage et lampes bleues attendait les « pigeons ». Tous les turcs s’étant fait prendre était furieux, personne n’avait vu le flash et le policier refusait de montrer où il se trouvait. Je soupçonne même qu’il n’y en avait pas ! Soit, je proteste, je m’énerve, je les envoie au « Caire »… Rien à faire, quand en plus ils me disent que la vitesse est limitée à 90km/h mais que pour les motos c’est 80km/h, je leur demande de me montrer le panneau… Pas de panneau évidemment ! Depuis que je suis en Turquie, je n’ai jamais vu de limitation particulière pour les motos. J’ai beau hausser le ton, rien à faire. Ils me signifient que j’étais à 107 km/h, belle régularité de ma part puisque c’était déjà la vitesse du précédent papillon ! On me tend ma « prune » en me disant que je dois aller m’acquitter de ma dette (135 € !) dans une banque où un bureau de poste… On verra, je pousse le papier en poche, et démarre en patinant et presque au rupteur tellement j’avais l’impression d’avoir été pris pour un « citron » !
Je me calme assez vite, tant pis, et je profite quand même de la beauté de la route et des paysages. En fin de matinée, je rentre dans Kas qui, bien sûr, depuis quelques années s’est développée et est devenue plus touristique. Cela reste quand même un magnifique village de pêcheurs avec son petit port sympathique, ses hôtels les pieds dans l’eau et un point de vue splendide avec les îles d’en faces. Petit tour sur la place pour y manger un peu de yaourt à la menthe et à l’ail et quelques feuilles de vignes… Un régal !
Ensuite, se poser à l’hôtel, reprendre le cours du récit de ce voyage et préparer les prochains itinéraires. Donc, dès ce soir on reprend ses habitudes : billet audio, texte et photos du jour.
A vos écrans les amis, le tour de méditerranée est reparti !
Jeudi 17 juin
Je reviens quelque peu sur la journée de tournage avec Didier de Radiguès ce mardi. J’ai reçu un sms de Didier ce matin pour me signaler les dates des passages. Ce sera pour le 16 & 17 juillet sur Club RTL et le 18 juillet matin sur RTL TVI. Pour VT4, cela reste encore à confirmer. Comme on disait avant : « à vos magnétos » !
Nous quittons Kas de bonne heure en espérant profiter de la fraîcheur matinale. Que nenni, dès le départ, un beau 36°C s’affiche au thermomètre. Celui-ci ne cessera de grimper pour atteindre aujourd’hui les 43°C… Record battu ! En moto, ça commence à faire chaud et le moindre effort vous transforme immédiatement en bain turc ambulant…
Il en faut plus que ça pour arrêter le « Tour de Méditerranée » et c’est par une des plus belles routes qu’il m’ait été donné de faire que la journée commence.
Les qualificatifs manquent tellement les points de vue sont époustouflants !
Imaginez une route serpentant à fleur d’eau. Une eau bleue, turquoise par moment, parsemée d’îles aux formes arrondies qui sont comme posées sur les flots. La route tortueuse tantôt au niveau de la mer, tantôt s’élevant de quelques mètres comme pour vous permettre de profiter encore mieux du paysage. Un vrai bonheur d’évoluer en laissant glisser la moto à un rythme tranquille, en prenant de l’angle gentiment tout en se délectant de tels moments ! C’est bon, ou j’en rajoute encore un peu ?
Ce tronçon de « D400 » doit figurer dans les plus belles routes du monde !
Evidemment, en commençant une journée de telle façon, on a un peu du mal à être émerveillé après. Pourtant, les paysages ont été changeants avec des passages de cols, de la basse montagne, du retour vers l’eau et la traversée de jolis villages.
Sur notre route, il y avait aujourd’hui un peu de « culturel »… Le site de Patara où seraient nés Apollon et Saint Nicolas. Oui, oui, c’est bien « Le » Saint Nicolas que nous fêtons le 6 décembre et qui rend visite à des milliers d’enfants avec son âne.
Site en partie noyé dans les marais et en cours de fouilles. Néanmoins, on peut y remarquer les portes de la ville en très bon état et le théâtre construit en 147 ap JC. Séances photos et on repart !
Quelques kilomètres plus loin, le site de Xantos classé au patrimoine mondial de l’Unesco s’offre à nous. Plus étendu que le précédant, il présente encore un théâtre en fort bel état.
Sur le coup, l’heure passe, la température monte et il faut penser à s’arrêter pour se désaltérer, souffler un peu à l’ombre et manger léger avant de mettre le cap sur Datça, étape du jour.
Avant cette bourgade, nous arrivons à Marmaris par une petite route du même acabit que les autres. Marmaris assez connue comme station balnéaire, est en bord de mer et ressemble à bien des égards à des centaines d’autres petits centres de vacances. Galeries commerçantes, bord de mer et ses terrasses, et une multitude d’hôtels. Je décide d’y faire un « stop » pour se rafraîchir. Nous sommes terrassés par la chaleur et il reste encore plus de 70 kilomètres avant Datça. Kilomètres que je devrais refaire demain matin, une seule route possible sur ce bras de terre. Au vu de notre état, on tranche sur le fait de loger ici en s’écartant un peu de la cohue.
Une demi-heure plus tard, un hôtel nous accueille. Douche, eau fraîche et directement le tri des photos du jour et la rédaction du texte que vous lisez quotidiennement. Cette « tâche » à laquelle je tiens, me prends pas loin de deux heures par jour. Mais, j’ai déjà relu à plusieurs reprises l’ensemble des textes depuis le départ et je suis très content de cette « trace », de ce récit il me permet de ne pas oublier certains détails… Les paroles volent, les écrits restent… !
Voilà pour cette belle journée. Ah oui, j’oubliai la « prune » du jour. Jamais deux sans trois. Ils prennent vraiment les touristes pour des citrons. J’ai décidé de toutes les contester. Na !
Vendredi 18 juin
Quand le sublime devient quotidien, l’extraordinaire devient commun. C’est tout le problème d’évoluer en permanence dans des décors de cartes postales. C’est un peu l’impression du jour. De Marmaris à Izmir en passant par Kusadasi, que de routes magnifiques, de collines verdoyantes, de pins gigantesques, d’odeurs subtiles, de villages pittoresques, bref une étape qui ravirait n’importe quel motard.
Non que je sois blasé, mais c’est simplement un peu plus difficile d’établir des échelles de valeurs sur ces milliers de paysages de toute beauté croisés.
Etapes de 370 km toujours dans la chaleur, puisque en moyenne il faisait environ 38°.
Un « stop » de midi dans la magnifique ville de Kusadasi, avec un repas les pieds dans l’eau dans un des plus vieux restaurants du coin (1894) qui présente des poissons superbes. Calmar grillé et quelques sardines… Un délice !
On aurait pu se poser là, mais nous avons repris la route pour finalement nous poser à Izmir, non sans être passé par Yaka. Yaka, nom de ce brave Briard qui attend sagement à la maison en se demandant sûrement où nous sommes passés… Je lui dédie cette journée… Wouah, wouah !!
Samedi 19 juin
J’avais vu il y a quelques jours dans un hôtel une affiche montrant un paysage particulier composé de grandes vasques en pierre blanche comme la neige et remplies d’eau de source.
Hier soir, je fais quelques recherches sur le « net » et trouve assez vite le site de Pamukkale et ses sources thermales d’eau chaude. N’étant pas en retard sur le « timing », je décide d’y mettre le cap dès ce matin même si cela me fait un peu revenir en arrière.
Départ de bonne heure par un chemin rectiligne et plutôt ennuyeux. Petit arrêt à une station-service où on tombe, sur le coup de 10h, en plein casse-croûte de tout le personnel. Accueil, thé et pastèque nous sont offerts avant de reprendre la route.
Arrivés à Pamukkale avant midi, le sympathique petit hôtel de Hal-Tur nous tend les bras juste en face de la curiosité locale qui déplace pas moins d’un million de visiteurs par an.
Pour une curiosité, c’en est une. Sur un relief en plateaux d’environ 500 mètres sur 300, une zone blanche comme la neige descend en cascades ; il en émane une eau chaude chargée en calcium aux vertus bienfaisantes.
Ces piscines naturelles, creusées depuis des millénaires, accueillent les visiteurs pour un bain salvateur.
Cette petite promenade d’environ 3 km vaut le détour et je ne regrette vraiment pas les 230 km parcourus (aller…) pour avoir vu cette curiosité géologique unique.
Donc, aujourd’hui, moins de mots mais plus de photos…
Dimanche 20 juin
Retour vers notre itinéraire, c'est-à-dire le bord de mer. Départ de bonne heure, et pour changer il fait frais. En fait, il a pas mal plu cette nuit, la température a bien chuté et il fait 24°. Et bien, vous savez quoi ? J’ai presque froid. Je sais, c’est indécent, mais c’est comme ça.
Donc, liaison par les petites routes secondaires (sans la « Polis ») mais quand même bien roulante. Et c’est sur le coup de 13 heures que la jonction avec notre chère méditerranée est rétablie. 400 bornes dans la matinée, j’ai mis un peu « gazzzz ».
Etape rapide donc non sans être passés dès le départ par le petit village de Héliopolis et sa fontaine aux couleurs bizarres. Une eau chaude et chargée en particules ferreuses a, au fil du temps, créé cette « soucoupe volante »…
Un peu plus loin, le village de « Sarigöl » où, paraît-il, il s’y raconte une blague à la minute…
Bref, une étape tranquille qui nous a amené à Ayvalik où un hôtel nous a, encore une fois, fait une belle réduction… Vive le Télévie !
C’est donc dans un de ces hôtels « impersonnels » « All inclusive » que nous créchons ce soir.
Vers les 17h30, à l’heure de l’apéro normalement, c’est buffet gâteaux. De bonnes et grasses allemandes se font des assiettes où elles pourraient même se cacher derrière ! Impressionnant !
J’ai tout de suite sympathisé avec le « gars » de la réception (la moto, ça aide…) qui se réjouissait d’être à 20 heures pour finir son service et après avec de grands gestes du pouce vers la bouche, il me criait : « Alcooooool, alcooool, drink, drink ». Je lui ai répondu dans un parfait wallon : « Toi m’fi tu vas te pêter l’maillet ! »…
A demain, sans mal de tête j’espère !
Lundi 21 juin
J’ai retrouvé ce matin le « gars » de la réception en lui disant que je l’avais attendu hier soir !
« Nooon, pas alcoool dans hôtel ! », et il me dit, fièrement, qu’il a bu 4 bières sur sa soirée. Je lui réponds qu’il est un p’tit joueur et qu’il ferait bien de faire un stage dans le « carré » à Liège.
Ceci dit, je savais que la route me séparant d’Istanbul serait un peu monotone et composée principalement de grands axes, voire d’autoroutes au fur et à mesure de l’approche de cette mégapole.
Evidemment qui dit route plus rapide, dit automatiquement la grande spécialité turque, à savoir : la confiture de prunes !
Et de quatre, je confirme l’aspect tirelire que représente les touristes, encore plus les motards puisqu’on vous raconte tout et n’importe quoi pour vous faire passer au tiroir-caisse…
J’en ai un peu marre de cette mascarade et plutôt que de me taper encore 450 bornes dans ces conditions avant Istanbul, je décide de prendre, à Bursa, le speedboat faisant la liaison vers Istanbul. Il était 13 heures quand j’y arrive, départ à 15h et arrivée vers 16h30 au cœur d’Istambul, soit à peine 1h30 de traversée. Le tout pour 29€, bien moins cher qu’un pot de confiture aux prunes…
En pénétrant dans le bateau, un motard me suit sur une Yamaha Fazer. Hakan et son épouse Meltem, deux jeunes médecins d’Istanbul. Salutations, présentations et de suite on sympathise. Une heure à la cafétéria du bateau à échanger, à discuter, bref très sympa ! Au final, on décide de déjeuner demain ensemble non sans faire avant une séance de prise de vues dynamique sur le pont surplombant le Bosphore. Je me réjouis déjà !
Donc, demain, visite avec nos guides particuliers de cette fabuleuse ville d’Istanbul et photos bien sûr !
Mardi 22 juin
IIstanbul nous tend les bras pour une courte mais agréable visite. Il émane de ses murs une quiétude et une beauté qui ont fait, depuis des siècles, tomber plus d'un sous son charme...