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Lundi 17 mai 2010
Quel contraste en quelques mètres ! Si à quelques carrefours subsistent encore des policiers, ils ne sont là que pour gérer la circulation. Un jour entier sans sortir mes papiers ! En bon européen habitué à circuler à ma guise, j’ai effectivement un peu de mal à me faire contrôler sans cesse. Ceci dit, en Algérie, j’étais de l’autre côté de la barrière et cela m’aide à comprendre ce que peuvent ressentir des étrangers quand ils sont chez nous…
La Tunisie, pas celle des catalogues de vacances, celle des petites routes étroites, celle des campagnes où les activités essentiellement rurales donnent au décor un sentiment de quiétude et de caractère inchangé depuis des siècles. Que ce soit les scènes d’approvisionnement aux points d’eau, où celles de labourage à l’aide d’un cheval et d’une charrue rudimentaire, cette vie proche de la terre est apparemment aussi celle qui la protège le plus. Peu ou pas de traces de pollution, pas de décharges en plein air. Tout à l’air si pur, si propre, à l’inverse de la moindre ville où les détritus jonchent le sol…
Ces pensées « écologiques » m’accompagnent depuis un certains temps, elles sont le résultat des observations recueillies tout au long des routes parcourues. Si je n’en suis qu’au début de ce voyage, je crois que ces idées ne feront que se renforcer.
Pour aujourd’hui, entre Tabarka et Tunis, une bien jolie balade d’environ 200 km entre les cultures, les petits villages traversés et ces immenses lacs. Tabarka est vraiment l’archétype de la station balnéaire en plein développement. Centre de plongée sous-marine, balade en buggys, mobylettes, vélos, club de golf… Tout pour passer des vacances immergé dans les hôtels avec peu ou pas de contact avec la population si ce n’est l’une ou l’autre sortie dans un restaurant un soir pour y manger une langouste… Mais c’est le lot de bien des endroits dans le monde.
Au niveau moto, ce matin il me semblait que la machine avait un ralenti assez haut. C’est gênant, même en conduite car on perd tout le frein moteur. Après un arrêt et un petit réglage au niveau des câbles de gaz, tout rentre dans l’ordre. Peut-être qu’un gamin à joué avec ces câbles cette nuit…
Sinon, la KTM ronronne et ne me pose aucun souci. Consommation d’huile : zéro, un graissage régulier de la chaîne et pas encore de tension de celle-ci. Dans Trois jours, à Monastir, je devrai récupérer un train de pneus. Ils ne sont pas encore tout à fait morts, mais par précaution, il avait été prévu de les changer maintenant avant la traversée du Moyen-Orient. Lors de ce changement, j’en profiterai pour faire un check complet…
Demain, route vers Hammamet. Haut lieu de vacances tunisien !
Mardi 18 mai
Journée particulière passée à Tunis. Chris, il y a quelques jours, avait constaté que sa carte de GSM (SIM) était « out ». Grâce à des amis rotariens rencontrés à Tunis, nous avons pu faire acheminer par le vol Bruxelles/Tunis une nouvelle carte. Merci à Nozha, Abderrazak et Mohammed pour leur accueil et leur dévouement. Cette chaîne rotarienne est quelque chose d’appréciable. Ce n’est pas la première fois que je le constate à l’étranger et c’est un véritable « plus » de ne pas se sentir tout à fait seul où que l’on soit !
Cette carte récupérée sur le coup des 16h00, il ne restait plus beaucoup de temps pour faire l’itinéraire prévu. Je décide donc de mettre le cap sur Hammamet où nos amis nous ont réservé un hôtel…
Soixante kilomètres plus tard, je me retrouve dans cette célèbre station balnéaire tunisienne et devant un hôtel « disney » où on me salue dans un allemand impeccable…
Une réservation m’attendait bien et une des 500 chambres de cet intime complexe m’est attribuée ainsi qu’un bracelet permettant de boire et manger jusqu’à ce que mort s’en suive…
Au restaurant, « marcel » obligatoire, une seule grande assiette avec les entrées froides et chaudes, les 12 plats de résistance proposés et les 18 desserts… Un vrai bonheur !
Toute la ville est à cette image comme le montrent les photos. Cette réalité touristique « low cost » fait aussi partie du paysage méditerranéen même si dans les prochains pays je devrais y être moins confronté.
Demain, je vais refaire cette boucle m’emmenant au cap Bon et ensuite petite liaison vers Sousse où, normalement, je devrais y réceptionner une nouvelle paire de pneus… Mais ça, c’est une autre histoire…
Mercredi 19 mai 2010
Encore une journée tranquille, je sais on les accumule, entre Hammamet et Sousse. J’ai fait aujourd’hui la petite boucle du Cap Bon. Cap célèbre pour figurer sur les boîtes de Harissa…
Le cap en lui-même est extraordinaire par son caractère sauvage et tourmenté… Superbe !
Petit arrêt à midi où nous avons très bien mangé, mais erreur de « débutant » qu’en général je ne fais plus, je n’avais pas demandé les prix. Conclusion, on s’est fait un peu « sentir »… Mais bon, au menu les délicieux « brick ». Feuille de pâte contenant entre autre : œufs, pomme de terre, fromage, persil, crevettes, etc… Un vrai délice !
Ensuite quelques petits poulpes et une dorade grillée… Je mangerai moins ce soir !
Après ce break culinaire, route vers Sousse par la grand-route et un bout d’autoroute (pas trop le choix). L’arrivée dans cette grande ville tunisienne surprend par son côté touristique développé. Au moins aussi fort qu’à Hammamet, il me semble même qu’il y ait plus de monde ici. La plage est remplie de candidats aux coups de soleil et l’avenue du bord de mer n’est en fait qu’un hôtel.
C’est ici, avec la ville de Sousse, que notre chère Province de Liège est jumelée. Dès notre arrivée, une délégation officielle nous a reçus officiellement. Quel honneur pour nous, nouveaux ambassadeurs de notre Province. Dès demain, nous serons pris en charge aussi bien pour récupérer les pneus à l’aéroport de Monastir que pour trouver un endroit pour les monter. Après, visite de Port El Kantaoui avec un guide et soirée spectacle avec les autorités…
J’en profite, car dès vendredi et les jours suivants, je négocierai un nouveau virage de ce tour de méditerranée avec l’entrée en Lybie et ma route vers le Moyen-Orient.
Ces quelques moments de « luxe » sont appréciables et permettent de recharger les batteries, au propre comme au figuré…
Jeudi 20 mai
Journée marquée sous le sceau de la mécanique puisque elle à été consacrée au changement des pneus et à une vérification de la machine.
Rien de particulier à signaler, et c'est chaussée de ses nouvelles chaussures que dame KTM s'apprête à traverser le Moyen-Orient dès demain.
Vendredi 21 mai
Etape de liaison entre Sousse et Medenine située à environ 75 km de la frontière libyenne. Le début de journée s’est déroulé dans un paysage composé de « champs » d’oliviers à perte de vue. Peu à peu, le paysage s’est aplati et est devenu plus aride. La couleur même a évolué vers ce jaune pâle des contrées du Sud. Car dans le Sud, nous y entrons pleinement avec cette dernière étape tunisienne. La chaleur augmente également et le ciel est d’un bleu pur.
La route est un peu monotone, ce sont les prémices de celles qui nous attendent dans les prochains jours. De longs rubans côtiers rectilignes où il faudra être attentif à l’assoupissement…
Peu avant Sfax, je bifurque vers El Jem pour y découvrir son cirque romain dans un état de conservation exceptionnel. Petit arrêt culturel autour d’un verre de thé.
Fait du jour, lors du passage dans un petit village je remarque devant un café, une BMW GS et une ancienne 100 RT. Je m’arrête et j’identifie les plaques. Des slovènes. On se fait signe, et ils nous invitent à leur table. Ils font le tour de Tunisie en trois semaines. Nous leur expliquons notre tour à nous ! Photos, échanges, palabres (en anglais) et invitation de leur part pour faire étape chez eux quand nous passerons dans ce pays. Sympa les motards, mais ça, on le savait déjà !
Arrivé vers 16 heures à Medenine, c’est dans un petit hôtel sans prétention mais très bien, que nous passerons cette dernière nuit en Tunisie. Pays qui nous a reçu de manière extraordinaire, où nous avons croisé des gens prêts à nous aider, et qui l’on fait ! Que ce soit à Tunis, ou à Sousse, nous n’avons que des éloges pour nos amis tunisien. Vraiment, nous essayerons d’y revenir.
Demain, je compte partir assez tôt afin de me présenter de bonne heure au poste frontière. Je ne sais évidemment pas du tout à quoi m’attendre. Du poste frontière à Tripoli où j’espère loger, il y a environ 170km que je préfère faire de jour…