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Mercredi 26 mai 2010
Dernière liaison libyenne d’une quarantaine de kilomètres avant l’entrée en Egypte. Mais avant cela, l’épreuve du passage des douanes.
La sortie de la Libye a été relativement rapide. Entre les cachets sur les passeports et les documents relatifs à la moto, une heure à peine aura suffit. En prime, les douaniers nous offre le thé pour nous souhaiter bon courage à l’étape suivante : l’entrée en Egypte !... Gloups, ça rassure !
Good morning dis-je du ton le plus enjoué de mon répertoire… « Passeports please » !
Bon, c’est parti ! Vous avez un visa me demande t-on ? Non ! Donc, première étape, aller à la banque et acheter 2 visas, revenir à la case départ et faire viser les deux passeports. Jusque là, pas trop d’attente ni de soucis.
Etape suivante, la moto. Je comprends de suite que ca va être un peu plus long. Plus loin, j’aperçois 2 BMW 650 immatriculées en Angleterre. Je demande ce qu’elles font là. « Motos pas en ordre, pas de carnet de passage en douane, confisquées… ! » Bon, j’espère que mes documents sont complets et en ordre.
Un fonctionnaire vient pour prendre note des numéros de cadre et de moteur. Le numéro de cadre est sur une plaque fixée à même le cadre, apparemment il ne convient pas au sbire qui s’acharne à vouloir identifier ce numéro sur la colonne de direction. La, le système D opère. Il prend un papier qu’il colle avec sa salive sur le cadre et avec un crayon gras qu’il passe sur le numéro gravé. Ca fonctionne plus ou moins et il répète l’opération sur le moteur. Franchement, c’est complètement illisible, mais ça à l’air de lui convenir parfaitement. Si c’est bon pour lui, c’est bon pour moi !
Ensuite, un officier m’accompagne de bureaux en bureaux pour déposer le carnet de passage en douane, faire la licence de circulation, prendre les plaques (une devant et une derrière !), repasser par la banque pour y changer la somme nécessaire à l’obtention de tous ces documents et enfin l’assurance. Comme les bureaux ne sont pas les uns à côté des autres, on marche beaucoup et le temps passe…
Finalement, après environ trois heures j’ai tous les sésames nécessaires à mon entrée en Egypte.
Cap sur la première ville qui est vraiment à la sortie de l’espace douanier. C’est donc à As Sallûm que nous faisons la première séance photo égyptienne. La moto avec ses deux plaques a une certaine allure…
Je décide de ne pas pousser jusque Alexandrie aujourd’hui (500 km) et de faire étape à Marsa Matrû (220 km), ça suffira bien pour l’après-midi…
Peu après la remise en route, la tempête de sable d’hier me donne à nouveau rendez-vous. Mais par rapport à hier, elle s’est renforcée et malheureusement nous accompagnera jusqu’à l’étape. Imaginez un décor réduit à une vision de quelques mètres, pratiquement monochrome dans les tons sable clair, un vent latéral à décorner un bœuf, et ce sable qui s’immisce partout. Vous avez les dents qui crissent comme quand vous mangez une casserole de moules pas assez nettoyées. Bref, un enfer motocycliste ! De plus, la moto déguste. Chaîne, filtre à air et tous les orifices se remplissent de ce sable.
A l’arrivée, avant toute chose, j’ai donc essayé de nettoyer au mieux la moto et principalement la chaîne que j’ai dégraissée complètement et regraissée en espérant que demain, ce vent de dingue sera tombé.
Demain, où je mettrai le cap sur Alexandrie. 280km que j’espère faire rapidement afin de visiter cette mégalopole de 15 millions d’habitants…
Jeudi 27 mai
280km nous séparaient de notre hôtel d'hier à Alexandrie. Arrivée sur le coup de 13h et entrée dans la ville un peu "hard" avec une circulation plus qu'anarchique. J'ai bien failli me mettre au tas avec les rails de tram... Moins une !
Finalement un hôtel sur le front de mer me tend les bras, je ne chipote pas d'autant plus que le parking extérieur est gardé par trois militaires...
Donc, après-midi balade dans la ville et photos à gogo...
Demain cap vers les pyramides du Caire !
Samedi 29 mai 2010
Voici un mois que le tour de méditerranée a pris son envol. 9.000 km plus tard, toujours en Egypte, une journée de « congé » pour passer ce premier cap. Journée de congé entre guillemets, car si le matin fût consacré à la visite du site des pyramides, l’après-midi lui s’est passé entre l’entretien et le nettoyage de la moto. En jargon motocycliste, nettoyer sa moto se dit « faire son Roger »…
Donc, s’occuper de la monture et de la suite de l’aventure. En effet, comme je l’avais un peu prévu mais pas à ce point, nous allons devoir faire une petite boucle en nous écartant un peu de la mer.
Jeudi dernier, un ressortissant belge a été agressé à Assouan, cette tension vient s’ajouter à celle croissante sur la frontière égypto/israélienne. Le ministère des affaires étrangères nous déconseille fortement de passer dans cette zone où les tirs sont nombreux. Soit, mais je fais quoi, alors ? Je me suis replongé dans les solutions possibles pour finalement n’en trouver qu’une seule.
Le tour de méditerranée va descendre vers le Sinaï en direction Nuweiba afin d’y prendre un ferry nous amenant à Aqaba en Jordanie. De là, cap sur Petra (passer si près et ne pas y aller serait un crime…), ensuite vers Aman toujours en Jordanie. Et puis passage en Syrie et route vers Damas. Là, j’aviserai si on rentre au Liban ou non. Sinon, je retrouverai la méditerranée en Syrie avant de toucher la terre turque !
Voilà les dernières news et le trajet envisagé avant de faire un stop bien mérité à Antalya en Turquie vers le 10 juin.
Mais avant ça, il y aura bien d’autres aventures…
Dimanche 30 mai 2010
Journée particulière et pleine de contrastes. Départ dans l’enfer de la circulation du Caire. En plus de conduire « moyennement », les égyptiens n’en ont rien à « carrer » des motos. Donc ils vous coupent, vous poussent, j’en passe et des meilleures. Ma patience ayant ses limites, je me suis mis à la bonne vieille méthode des coups de bottes dans les portières et pendant ce temps Chris tapait sur les capots. Vous imaginez la scène. Ceci dit, personne ne vous tient rigueur de ces comportements et chacun continue sa route l’un avec une bosse et l’autre avec les pieds qui chauffent…
Après deux petites heures dans ce cauchemard, j’en sortais enfin et mettais cap sur Suez qui devait être mon étape du jour.
A l’arrivée dans cette ville, pas grand chose à voir hormis le canal évidemment. Ville un « peu » sale que je décide de quitter aussitôt pour mettre le cap vers les rivages de la mer rouge et le monastère de Sainte Catherine au cœur du Sinaï.
Que de contrastes après le chaos de ce matin. La mer rouge a des couleurs superbes avec au loin le trafic maritime de l’entrée du canal de Suez. Toute une ambiance de commerce et de croisière qui en ont fait rêver plus d’un, moi en premier quand je regardais les aventures de Henri de Monfred et ses aventures en mer rouge.
Après environ 200 km de lignes plus ou moins droites, on bifurque vers la gauche en s’enfonçant dans le Sinaï.
Là, le spectacle devient époustouflant. Si le Maroc m’a toujours réjoui de ses paysages montagneux dans l’Atlas, je dois bien avouer qu’ici, c’est fabuleux de beauté, de couleurs et de matière. La réputation de ce désert n’est pas usurpée.
Pendant les 120 km séparant la mer de notre étape, le monastère de Sainte Catherine, je n’ai pas assez de mes deux yeux pour me rassasier de ces images.
A l’arrivée, vers les 18 heures, la montagne rougit sous le soleil couchant et offre alors une gamme de roses à faire pâlir les fleurs du même nom.
Jusqu’à présent, c’est une des plus belles étapes de ce voyage même si normalement je n’aurai pas dû passer par ici…
Les évènements politiques et les tensions grandissantes entre certaines contrées nous ont poussés de ce côté…
Je ne m’en plaindrai pas !
Lundi 31 mai
Dernière journée de l'épisode égytien avec une dernière liaison entre Sainte Catherine et Nuweiba en sillonnant ce désert du Sinaï vraiment somptueux.
Ensuite journée de formalités douanières, d'attente et de traversée vers la Jordanie abordée en début de soirée. 30 minutes plus tard, passeports, documents moto, tout était en ordre.
Vivement demain que je découvre ce pays !