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Mercredi 05 mai
Tanger la belle, la mystérieuse. Cette ville chargée d’histoire dégage un charme particulier. Une vieille ville qui se repose un peu sur son passé et une médina très agréable à arpenter même si au détour de certaines ruelles on découvre des jeunes en attente du bon coup qui leur permettra de passer vers l’Espagne. L’Europe fait toujours rêver nombre de candidats à l’immigration. Ces jeunes poussés hors de leur frontière semblent attendre que le rêve se réalise et pendant ce temps sont livrés à eux mêmes. Sans ressources, ils ne font qu’augmenter les statistiques de la délinquance. Malgré tout, Tanger reste une ville à découvrir en flânant des ces rues animées ou sur son immense plage.
J’y ai découvert des endroits superbes et intéressants pour y revenir avec un groupe motorisé…
Cette première journée sur le sol marocain m’a permis de reprendre mes marques dans ce pays que j’aime tant…
Jeudi 06 mai.
Lever assez tôt avec un petit souci lié à la recharge des batteries de ma camera HD. Afin de gagner du poids et de la place, j’ai emporté un chargeur universel capable de recharger l’ensemble de mes batteries différentes. Le tout avait été testé avant le départ, mais pas assez en ce qui concerne les batteries de cette camera dont les connexions sont minuscules. Coups de téléphone à mon ami Christophe Geoffroy de chez Photogalerie… Après quelques minutes, nous décidons de m’envoyer un chargeur d’origine à l’hôtel d’Alméria que je rejoindrai dans quelques jours avant d’embarquer pour l’Algérie. Voilà pour la petite parenthèse technique…
Ensuite, route vers le cap Spartel qui est en fait la pointe de côte où les eaux de l’atlantique et de la méditerranée se rencontrent. Il était évident que « le tour de méditerranée » se devait de passer à cet endroit.
Après cette excursion, nous avons longé la côte par cette très belle route entre Tanger et Ceuta. Sur cette voie, on passe devant le nouveau port de Tanger (à environ 25km de la ville). Nouveau port que le Maroc veut voir devenir un des principaux vecteurs économiques de la méditerranée. Les investissements y sont énormes et impressionnants. Cette future activité portuaire est une opportunité pour toute une région et sera un pourvoyeur d’emploi (15.000) conséquent.
Courte étape donc aujourd’hui qui nous conduit dans la très hispano-mauresque Tétouan. La mauvaise réputation de la ville appelée longtemps la « cité des voleurs » s’est heureusement améliorée. Et c’est avec un vrai bonheur que l’on découvre sa superbe et fascinante médina classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Ses ruelles étroites et vallonnées nous ont dévoilé les différentes corporations qui la composent. Des menuisiers, aux couturiers en passant par les bijoutiers et les inévitables tanneurs dont les cuves odorantes où trempent les peaux sont un spectacle incroyable. Cette médina n’a pas usurpé son titre de plus belle du Maghreb…
Petit repas sympa dans une gargote typiquement marocaine, bref encore une bonne journée !
Vendredi 7 mai
Superbe journée dans une étape de plus de 350km entre Tétouan et Al Hoceima.
J’avais opté de prendre la route côtière pour rallier mon but du jour. Jusque El Oued, quel régal. Une route magnifique et on ne peut plus « bord de mer » pour coller au mieux au but du voyage. Malheureusement, après El Oued la route était barrée pour réfection totale. Avant cette localité, les travaux allaient déjà bon train. Donc, bon gré, mal gré je me suis dirigé vers Chefchaouen où nous avons déjeuné au restaurant « Les raisins » assez connu sur la place. Une délicieuse salade marocaine suivie d’un couscous tout aussi réussi. Quelques motards italiens (encore !) nous ont rejoint sur la terrasse. Echange, sourire, quelques photos et c’est reparti.
La première partie de la route qui mène de Chefchaouen à Al Hoceima ne m’est pas étrangère. Je dois l’avoir prise trois fois si je me souviens bien. Elle est toujours aussi belle et sauvage. Bien sûr nous sommes dans le Rif et les vendeurs de Kif vous interpellent dans tous les coins…
Pendant ce temps Chris fait des photos. Des photos d’animaux de préférence. Des ânes, des chiens, des chats, des dromadaires, des rapaces…etc. Pour un voyage à la « rencontre » des 140 millions d’habitants de bassin méditerranéen, Chris nous fait plutôt un spécial « 30 millions d’amis » !
Une superbe journée de moto en tous cas pendant laquelle je n’ai pas gaspillé de virages et me suis lâché un peu dans certaines portions. Ca fait du bien !
J’ai eu un peu de mal à trouver un hôtel, mais finalement comme d’habitude, il y a toujours une chambre quelque part. Ceci dit, pas de garage aujourd’hui, la moto dort dehors devant l’hôtel…
Je vais souffler un peu, car tous ces virages m’ont un peu saoulé… de bonheur !
Samedi 8 mai 2010
Journée très agréable entre Al Hoceima et Oujda où nous logeons ce soir. Route côtière rapide, en excellent état et surtout pratiquement vide. Les longues enfilades sur un bitume accrocheur m’ont donné bien du plaisir et, au fil des kilomètres, j’apprends à m’amuser avec cette KTM. Cette moto aime qu’on la bouscule un peu, elle aime être « dans les tours » et prendre de l’angle même chargée comme nous le sommes ne la dérange pas. Bref, beaucoup de plaisir avec cet engin, sauf peut-être au niveau confort où je trouve la selle un peu dure. Que les esprits chagrins se consolent de suite, mon fondement se porte bien, merci !
La fin de journée fût ponctuée par l’entrée dans Oujda. Quelques kilomètres avant la ville, je fus réellement étonné par la propreté, les centaines de drapeaux nationaux ornant les routes, et les dizaines de policiers disséminés un peu partout. J’ai mis ça sur le fait que la frontière algérienne est toute proche. Pas du tout, le Roi sera en visite dans ce coin ces jours-ci, donc toute la ville est sur son « 31 ».
Soit, je voulais quand même voir ce poste frontière qui fait tant parler de lui. J’ai un peu « jardiné » pour trouver la route, et puis peu après un panneau indiquant le poste frontière, on arrive effectivement à un barrage frontalier qui stipule que la frontière est fermée. Comme il doit y avoir peu d’étrangers à ce pointer ici, le comité d’accueil est vite sorti pour venir vers nous. Présentations, poignées de mains, et… confirmation que nous devons faire demi-tour !
Donc, retour vers Oujda pour y trouver une chambre…. Visite royale oblige, tous les hôtels sont complets, il reste une seule chambre à L’Ibis… Je la prends ! Je n’ai pas envie de retourner à Nador (120 km) maintenant. Ce sera pour demain !
Dimanche 9 mai 2010
C’est la fête des mères aujourd’hui, j’ai donc passé un petit coup de fil à la mienne…
Cette journée met un terme à notre épisode marocain du « Tour de Méditerranée ». Parti de Oujda ce matin, nous sommes remontés sur Nador afin de prendre un bateau pour Alméria.
239 € pour traverser ces 200km de mer...
Appareillage vers 22h00 et arrivée prévue lundi matin vers 08h00. Journée en demi-teinte où nous passons le temps à une terrasse en attendant que les guichets ouvrent.
Ces quelques jours au Maroc m’ont encore une fois enchanté. Ce pays est réellement magnifique et les marocains d’une grande gentillesse. Comme à chacun de mes voyages dans ce pays, je constate l’évolution constante des infrastructures et du développement des zones rurales. La bande côtière reste assez sauvage par endroit, mais sur d’autres portions on remarque la construction de complexes résidentiels. Qu’ils soient destinés à une occupation permanente ou saisonnière, on peut se poser la question des conséquences sur l’environnement maritime et l’évacuation des déchets de tels projets. Si tout le monde peut prétendre à avoir sa place au soleil, il n’en reste pas moins évident que la pérennité du biotope n’est apparemment pas la priorité majeure des promoteurs.
A cette saison, on constate que bon nombre de plages sont couvertes de détritus et qu’à l’arrivée de l’afflux touristique annuel, celles-ci seront nettoyées. Le développement massif du Maroc n’est pas encore en phase avec celui d’une écologie durable et d’un respect de l’environnement. Ceci dit, si le marocain en général n’est pas très respectueux de la nature qui l’entoure, (il a l’habitude d’abandonner ses détritus là où il se trouve) il est aussi un bien moins producteur d’ordure que ses voisins d’en face…
Allons voir plus loin… Algérie, nous voici !
