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NOS AVENTURES AUDIO

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La Libye
Ma nouvelle plaque libyenne !
Le couvre-selle en peau de mouton... Ca lui donne un look, non ?
1,8 euros le plein ! Qui dit mieux ?
Pas de soucis d'essence pour eux, seulement de l'eau...
Tripoli se veut être à l'image des capitales importantes de ce monde !

Samedi 22 mai

Première journée sous le sceau de la Libye. Comme prévu, je me suis présenté à la frontière de bonne heure, prêt à affronter ce passage tant « redouté » des voyageurs. De fait, n’ayant en poche que mon passeport, ni guide, ni invitation de la part d’un libyen ou d’un organisateur de voyage, je m’attendais à un peu de difficultés…

La sortie de Tunisie n’a posé aucun souci, et c’est avec la même gentillesse commune à tout le séjour que les douaniers tunisiens m’ont souhaité « bon voyage ».

Contre toute attente, en moins de trois heures, j’étais en Libye ! Après avoir déposé les passeports, il aura fallu environ une heure pour les récupérer. Ensuite, je suis sorti de l’espace douanier seul et à pied pour tout d’abord aller changer quelques dollars et ensuite trouver le petit bureau délivrant les assurances. Après m’être délesté de 6 dinars libyens (un peu moins de 4 euros !) pour cette assurance, j’ai pu revenir pour immatriculer la moto. Voilà dame KTM affublée d’une plaque libyenne, ça ne va pas lui arriver souvent dans sa vie de routarde !

De même, ce matin, je l’ai équipée du dernier accessoire à la mode : le couvre-selle en peau de mouton véritable ! Croyez-moi si vous voulez, la moto s’est transformée en « pullman » tout en lui donnant un look pour le moins « particulier »… Donc, tout le monde est prêt pour cette nouvelle aventure.

Depuis une centaine de kilomètres avant la frontière tuniso/libyenne, je m’étonnais de ne plus voir aucune station-service, mais uniquement des vendeurs à la sauvette le long des routes qui proposaient de petits bidons d’appoint. En y réfléchissant un peu, je me suis rappelé qu’en Libye, l’essence est très bon marché. Donc, peu après la frontière, je me suis arrêté dans une station toute neuve pour y faire un plein complet pour 1,8 euros ! Vous avez bien lu ! Je comprends encore mieux le pourquoi tant de vendeurs sud tunisiens. On n’achète que le strict nécessaire de carburant avant la frontière pour arriver vide aux pompes libyennes…
Cette politique de prix est voulue par l’état afin faciliter les transports aussi bien des personnes que des marchandises sur les distances parfois énormes de ce territoire.

Nous voici donc sur les routes libyennes. Je comprends très vite que je suis quantité négligeable sur la chaussée. Les voitures me frôlent, déboitent en face en me faisant des appels de phares… Bref, je ne la ramène pas trop et me fais très, très attentif. Je rajoute un cran dans cette concentration en entrant dans Tripoli où là, c’est plus par curiosité et par sympathie que les voitures s’approchent au plus près de moi. En fait, ici, il n’y a pas ou très peu de deux roues, ni mobylettes, ni scooters et encore moins de motos.

Nous passons vraiment pour des extra-terrestres. Alors, quand au centre de Tripoli, à la terrasse d’un café, nous expliquons notre « trip », on nous prend vraiment pour deux fous…

Ils n’ont peut-être pas tort, cela va faire un mois que nous sommes partis et il reste encore tant et tant de chemins avant d’être rentrés. Aucune pointe de nostalgie, je n’ai jusqu’à présent pas regretté une seule seconde cette échappée, cette boucle autour de la grande bleue !

Dimanche 23 mai 2010

Je reviens un peu sur la soirée d’hier, où par manque d’une connexion satisfaisante à l’hôtel, je suis allé une fois de plus dans un cybercafé pour essayer de mettre le site à jour. A chaque fois que j’ai fait appel à ce genre de service, je suis tombé sur des gars super sympas qui se sont coupés en quatre pour essayer de m’obtenir la meilleure connexion possible. Je salue mes amis libyens d’hier qui ont vraiment assuré !  En plus, comme chaque fois, ils refusent que je les paie !

Souvenez-vous, en Algérie, nous avions eu une journée pour rien. 440 km pour revenir au point de départ !  Et bien, aujourd’hui, j’ai fait le même kilométrage et je peux mettre sur cette journée le qualificatif de « rien » !
Une ligne droite de cette distance, avec toujours les même aléas de conduite entre les camions, les vieilles 404 (qui sont légions ici !) et les voitures récentes qui déboulent, elles, parfois à près de 200km/h en vous frôlant… Bref, journée épuisante par la concentration qu’elle a demandé.

Le seul fait du jour est une belle panne d’essence en plein bled. J’ai béni mon idée de continuer à trimballer ces 5 litres d’essence depuis l’Espagne… Ils m’ont sauvé d’une belle partie de poussette…

Pour le reste, arrivé à Sirte pour l’étape du jour, où le patron de l’hôtel voulait que je rentre la moto dans le hall ! Je l’ai parquée devant la porte, simplement.

Demain, 560 km de prévus jusque Banghazi qui j’espère seront moins monotones…

Les patrons du cybercafé de Tripoli... Many thanks !
440km de "rien" !
Le coup de la panne !

Lundi 24 mai

Libye rime hélàs avec monotonie. L'absence totale de panneaux pouvant vous renseigner sur d'éventuels lieux à visiter fait que vous roulez sur un axe et que vous ne voyez pas grand chose du pays. Ceci dit, au vu des énormes étendues désertiques traversées, je doute que cela foisonne de trésors...

Si le désert libyen est un des plus beaux du monde, il nous est interdit de toutes façons puisque nous voyageons sans guide...

Tout au long de la route, on constate un nombre élévé de cadavres d'animaux. Dromadaires, chiens, moutons sont laissés au soleil au bord des routes. Même si nous avons vu des dromadaires brouter tout au bord de la chaussée, je doute que ces accidents se passent de jour. Par contre, la nuit cela doit être un fameux piège. Prendre un dromadaire de plein fouet doit être un choc d'une violence inouïe... Ca me conforte encore de ne pas rouler de nuit.

Etape à Benghazi pour ce soir où je suis arrivé vraiment épuisé par les derniers 180km parcourus dans une tempête de sable avec un vent latéral couchant vraiment la moto...

J'espère que demain cette dernière étape libyenne sera moins morne que les deux premières...

Les panneaux routiers libyens...
Benghazi, étape du jour...
Le magnifique site de Cirene... Avec dans la foulée, celui d'Apollonia (ci-dessous)
Tout le charme de la douceur de vivre méditérranéenne...

Mardi 25 mai 2010

Dernière étape libyenne qui heureusement rattrapera les autres pas la beauté des paysages et des sites traversés.

Une centaine de kilomètre après avoir quitté Banghazi, la route commence a doucement serpenter sur des collines qui peu à peu prennent de la hauteur. Là, on découvre une Libye rurale et plus proche que dans ces banlieues interminables qui ont émaillées mon parcours depuis la frontière Tunisienne. Un arrêt pour boire un thé (offert !), et de nouveau cet accueil et cette gentillesse commune à tous les libyens. Pendant une séance de prise de vues au bord de la route, un homme nous remarque, s’arrête fait demi-tour, se parque et viens discuter avec nous pour savoir si nous n’avons besoin de rien. Comme je lui réponds par la négative, il nous salue et redémarre…

Soit, peu avant midi, nous arrivons sur le site de ruines romaines de Cirene. Site magnifique de conservation et d’implantation sur des collines escarpées. De très beaux paysages. Ceux-ci s’enchaînent avec une descente vers la mer et le village de Susha qui abrite un site romain également, celui d’Apollonia. Positionné vraiment en bord de mer, il est un peu difficile à trouver, mais un « policier touristique » nous en indique le chemin jusqu’à l’entrée.
Visite écourtée par la pluie qui se met à tomber à grosse gouttes. Vite, en route car le ciel a l’air plus dégagé vers l’est…

De fait, rapidement, il s’arrête de pleuvoir et le soleil pointe même le bout de son nez en arrivant à Darnah où nous faisons une courte pause déjeuné. Courte, comme toutes celles faites en Libye. Au bord des routes, pas de petits restos sympas, mais une suite de snacks où l’on vous sert inlassablement des sandwichs ou des hamburgers locaux… On a vite fait le tour, cela a l’avantage de ne pas allonger ces pauses…

Il reste 150km pour Tobrouk où normalement j’ai prévu de faire étape. Comme tous les après-midi en bord de mer, le vent s’est levé. Cette brise de mer soufflant latéralement est épuisante et c’est assez content que je vois les panneaux annonçant la ville. Une heure à tourner pour trouver un hôtel, et même avec la complicité de certains locaux, on sèche ! Finalement l’un deux me dit qu’il y a un complexe sur le route de la frontière à environ… 120km !
Bon, je tranche et me mets en route illico ! Après une quarantaine de kilomètre, le vent toujours présent redouble et déclenche une belle tempête de sable m’obligeant même à rouler au pas par moments. C’est encore un peu plus dur de conduire dans ces conditions, mais bon sang, quelle ambiance ! Evidemment, pas possible de sortir le matériel de prise de vue dans ces conditions. Mais, j’essaie quand même ma petite caméra pourvue d’un caisson étanche. Au final, de belles images mais qui ne rendent pas vraiment l’enfer des ces derniers kilomètres.

Comme prévu par les amis de Tobrouk, le complexe apparaît à moins de 10 minutes du couché du soleil, ouf !

Chambre sommaire, mais confortable, ce sera parfait pour récupérer des 600km parcourus aujourd’hui. Demain, après une vingtaine de kilomètres, je serai à la frontière Egyptienne.
La Libye sera derrière nous. Elle me laissera un souvenir mitigé entre la monotonie des paysages que j’ai empruntés, et l’accueil généreux des libyens.
Je crois que j’y reviendrai un jour pour aller jeter un œil sur son merveilleux désert…

Retrouvez ici, les photos de la Libye...