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Mardi 6 juillet
Dernière étape dans cette Grèce qui nous aura séduits à plus d’un titre. Autant par la beauté des sites traversés, que par l’accueil des grecs, par la délicieuse cuisine, les vins, l’ouzo, bref, nous sortons de là enchantés !
Et comme pour saluer une dernière fois le « Tour de Méditerranée », cette dernière liaison a été magnifique. Une route rapide mais joueuse pour commencer et ensuite une succession de lacets pendant près de 150 km de moyenne montagne. De minuscules villages accrochés à flan de rocher et entourés d’une verdure de plus en plus présente au fur et à mesure que l’on s’approchait de la frontière albanaise.
Et puis après avoir emprunté une dernière toute petite route pendant plus de 45 minutes, d’un coup, plus de goudron mais un immense trou béant. En fait, la colline s’est effondrée sur plus de 300 mètres et plus moyen d’avancer.
Faire demi-tour ne m’enchante guère, aussi je commence à scruter aux alentours et j’aperçois bientôt un début de piste. Je dépose Chris et vais voir dans quel état se trouve ce chemin.
Mon GPS Zumo m’indique que ce chemin devrait contourner le morceau de route effondré. La piste a l’air correcte, je fais donc demi-tour pour reprendre ma passagère. A vue de nez, ce tronçon « offroad » doit faire dans les 10 km. On y va ! Chris balise un peu, c’est vrai que nous n’avons vu personne depuis des kilomètres…
Je suis la trace du gps pour arriver bientôt à un chemin se rétrécissant en un sentier, le sentier devient couvert de végétation et ensuite plus rien et de nouveau un grand trou devant la brave KTM qui n’a envie que d’une chose : de la décharger et de se ruer dans cet espace vert…
Mais non !
Demi tour encore une fois, mais je ne renonce pas et trouve un autre chemin qui m’a l’air d’aller dans la bonne direction. En fait, je m’amuse bien ! Il fait très chaud, je transpire, mais je m’amuse. Ma seule crainte est de crever un pneu…
Après quelques kilomètres, ma persévérance est récompensée quand j’arrive de l’autre côté du « trou ». Je suis content ! C’est un peu puéril, mais c’est comme ça !
Finalement, c’est vers midi que nous arrivons à la frontière greco-albanaise. Je ne suis même pas descendu de la moto pour passer. J’ai présenté les passeports et le certificat d’immatriculation de la moto aux douaniers grecs, la même chose aux albanais et moins de 10 minutes après nous roulions en direction de Gjirokaster. Cette ancienne citadelle du XIIIème siècle mérite un petit détour, ce que je fais assez vite car je trouve finalement le coin un peu décevant.
Le sentiment général est particulier, quelle transition avec la Grèce. Tout ici à l’air plus pauvre. Des voitures aux habitations, des pompes à essence aux restaurants. Un peu comme si j’étais revenu en Syrie… Bizarre !
J’ai à peine fait 5km, que : « Polisse » ! « Vous allez où ? » - « Par là !» - « Ok, bon voyache… !»
Bon, si c’est partout comme ça, ça ira !
J’ai envie de rejoindre la mer et prends donc la direction de Sarandë que nous atteignons vers 14h30. Là, changement d’ambiance. Nous sommes dans une petite station balnéaire très sympa avec tout ce qu’il faut comme hôtels et gargotes pour grignoter un encas.
Demain, la route côtière sera empruntée pour peut-être déjà rentrer en Serbie. On verra bien puisque : « the plan is no plan »…
Mercredi 07 juillet
Départ aux aurores ce matin puisque nous étions restés à l’heure grecque (+1). C’est donc à 7h que nous démarrons.
J’ai un peu « jardiné » pour sortir de Sarandë et rejoindre la route côtière. Et quelle route splendide ! Toute la matinée s’est déroulée dans une Albanie magnifique à tous les niveaux.
Ce pays méconnu a mauvaise réputation et celle-ci est totalement usurpée. Nous n’avons rencontré que des gens souriants et serviables. Comme pas mal de pays traversés, celui-ci a aussi deux visages.
Celui de la côte où, une infrastructure balnéaire existe et n’attend qu’une chose : vous ! Et d’autre part, la partie plus intérieure où c’est avec plus d’authenticité que vous découvrez les villages isolés et la vie locale.
L’Albanie possède aussi des réserves naturelles et un biotope remarquable puisqu’une grande partie du territoire est classé par l’Unesco. Cette Albanie là, fait le bonheur des naturalistes et des promeneurs qui s’en vont découvrir la faune locale avec entre autre ses ours et ses lynx.
Bref un pays attachant dans toute cette région entre Sarandë et Orikum.
Dernière chose, j’ai rarement vu autant de jolies filles qu’ici… Comme on dit dans les souks du Maghreb : « juste pour le plaisir des yeux ! »
Ensuite, les grands axes se font plus présents et aussi l’apparition d’une multitude de garages de voitures (allemandes bien sûr, c’est le royaume de la Mercedes…) qui foisonnent de chaque côté de la route jusque Tirana.
Initialement j’avais prévu de faire étape à Dürres, mais un ami albanais m’avait plutôt conseillé de pousser jusque Shkoder et son lac pour y passer la nuit.
Tiens, vous vous dites : « il a un amis albanais ? ». Oui, par le plus grand des hasards, il m’a été donné de rencontrer Ferit… à Bruxelles via un copain journaliste moto. Ferit possède un petit resto nommé « L’Inattendu », situé juste derrière le palais de justice de Bruxelles. Allez-y de ma part et vous goûterez une cuisine albanaise magnifique !
Ceci étant dit, je pousse donc jusque Shkoder et c’est sur le coup de 15h que nous avions beau être attentifs, on n’a pas vu d’hôtel… Je continue la très mauvaise route le long du lac, je continue encore un peu, encore un peu et toujours pas d’hôtels.
Finalement on se retrouve devant le poste frontière et nous pénétrons au Monténégro pour enfin y trouver un hôtel dans la ville de Podgorica 25 km plus loin.
425km au compteur aujourd’hui pour dès demain matin aller découvrir la côte découpée du Monténégro.
Espagne